Bon, on la boucle cette année?

Sur Twitter, une fille s’attristait que RTL propose de choisir la personnalité de l’année parmi 12 personnes dont « seulement » 5 femmes.

En lisant cela, ma formation en statistiques ne fit qu’un tour. La question qu’il faut se poser est celle de la significativité de l’écart. Si on tire 12 cartes dans un paquet de 52, est il invraisemblable d’obtenir « seulement » 5 rouges ? C’est grossièrement la même chose si on tire 12 personnes au hasard parmi 7 milliards (en fait non, 7 milliards était suffisamment grand pour qu’on considère que c’est infini alors que pas 52. prenez six jeux de cartes).

Mais pour être personnalité de l’année, il est de bon ton d’avoir été médiatisé dans l’année. Et les gens qui organisent ce concours ne peuvent rien changer à la médiatisation passée des candidats à la candidature. Si faute il y a, c’est sans doute celle de toute une profession sur un an.

Mais allons un cran plus loin: si la proportion de femmes parmi les potentielles personnalités de l’année n’est pas significativement éloignée de la parité, alors toutes celles qui ont parlé cette année d’un plafond de verre qui empêche les femmes de faire de grandes choses sont des menteuses. Rien ne les empêche de faire quoi que ce soit s’il y a environ autant de femmes que d’hommes qui méritent d’être personnalité de l’année. La réciproque est vraie aussi. Si il y a plafond de verre, alors c’est un mensonge destiné à le masquer que de nominer 5 femmes parmi les 12 individus les plus importants de l’année.

Peut-être que ce tweet qui m’a interpellé s’en prenait à la bonne cible, mais je suis perplexes quand au motif invoqué… Mais peut-être suis-je toujours perplexe par rapport aux entreprises visant à résumer une année qui n’est même pas terminée!

4 Commentaires

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4 réponses à “Bon, on la boucle cette année?

  1. A partir du moment où tu considères qu’un tweet est sujet à réflexion, tu as déjà perdu ton âme.

    Aujourd’hui il n’y a que les hommes qui peuvent correctement parler de la condition de la femme. Lorsqu’une femme entreprend un discours sur le sujet, elle devient forcément hystérique. Ce que ce tweet semble indiquer.

    Bref, de toute évidence, le simple fait de vouloir élire les 12 meilleures personnes de l’année, le tout basé sur la médiatisation de ces dernières prouve bien qu’il s’agit d’une élection de décérébrés pour mous du bulbe.

    • Peu importe le fond, ce qui m’intéresse est la démarche. Tout est sujet de réflexion. Mais si tu as lu le tweet, je serais curieux que tu m’explique en quoi il est hystérique…

      • Le principe hystérique, la maladie névrotique, le besoin de théâtraliser et de dramatiser des situations qui n’ont absolument aucun aspect dramatique, ou triste ou affligeant (regarde la polémique autour de la publicité Suchard, par exemple).

        La condition mentale dans laquelle les gens se trouvent, et particulièrement les femmes au 21e siècle est une hystérie généralisée, essentiellement au sujet du féminisme. S’attrister sur un sujet qui n’a rien de triste, ne serait ce même que le vivre comme quelque chose de triste, c’est une maladie, une névrose pour être exact. Je n’irais pas jusqu’à dire que depuis que la femme a été « libérée » (et qu’elle a été autorisée à rejoindre les cercles de réflexions ; j’entends par là, l’après rousseauisme) elle ne semble pas s’adapter, mais il est vrai que la plupart des nouveaux combats intellectuels, et les nouvelles indignations, sont un amas d’erreurs et d’absurdités qu’on relaie dans le monde entier par souci de ne pas paraître machiste. Je crois, et principalement pour le monde intellectuel féminin, que la maturité des recherches et des conclusions qu’elles apportent n’est pas suffisante. Il y a comme un arrière gout de revanche dans chaque réflexion féminine.

        Si tu as bien paraphrasé ce qu’elle a dit, ou si tout du moins tu as bien utilisé le terme qu’elle a employé « attrister », il n’est pas difficile de remarquer que c’est aberrant et peu réfléchi. Le parallèle avec la généralité n’est pas si difficile à faire. Rajoute à ça l’hystérie inculqué par les mères post-68 et par le processus de socialisation lambda de l’école et des médias, et tu obtiens l’horrible conspiration anti femme qui dirige le monde depuis le Big-Bang.

        Bien sur, mon commentaire ressemble à un troll. Je ne pense pas qu’on puisse faire mieux qu’un troll dans un commentaire, sur ce genre de sujet, surtout quand on fait du contre courant.

  2. Je viens de remarquer l’hyperlien. Non, en effet, elle n’utilise pas le verbe « attrister ». Cependant, cela ne change rien à ce que je dis. Vivre ça comme une déception est comme tu l’as dit d’un point de vue scientifique aussi logique que de s’attrister de ne pas trouver des BN chocolat dans un paquet à la fraise, et d’un point de vue psychologique, et j’irais même jusqu’à dire sociologique, la preuve qu’il y a une construction de la réalité, une représentation bien trop éloignée de ce qu’elle est véritablement. Et c’est le problème actuellement de notre société vis à vis de la course du sexe.

    Ca me fait faire un lien amusant avec la Guerre Froide. J’ai l’impression de voir une course à l’armement pour savoir quel est le sexe qui a subi ou qui subit le plus d’injustice. Bref… J’espère avoir exprimé mon point de vue sans faire trop de dégâts.

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